Le sport professionnel est un secteur d’activité dépendant singulièrement de la forme physique de ses travailleurs, des sportifs professionnels. La protection de la santé des sportifs est un souci constant des ligues professionnelles, au coeur de l’activité de ses commissions médicales qui sont en relation permanente avec leur homologue des fédérations et les médecins de clubs professionnels. L’ensemble des clubs professionnels sont amenés à traiter des accidents de travail, des arrêts et des reprises, des blessures de joueurs avec la médecine du travail, des médecins, des kinésithérapeutes, des équipes médicales qui suivent leur santé et assurent leur remise en forme.
Les présidents de commission médicale ou structure analogue ainsi que les administratifs en charge de ces questions au sein des ligues professionnelles sont engagés dans toutes les mesures permettant de sensibiliser les sportifs, de prévenir et de détecter toutes pratiques à risque et d’assurer l’effectivité de la lutte contre le dopage. Les ligues professionnelles accordent une attention particulière à l’intégrité physique des sportifs professionnels et échangent sur leur politique en la matière que ce soit notamment sur la mise en place d’un suivi longitudinal ou la prévention des blessures. Les exigences vis-à-vis des clubs en termes de structuration médicale et les règlements sportifs sont résolument tournées vers la protection de l’intégrité des sportifs.
L’existence de staff médical dans les clubs professionnels est une exigence pour l’octroi de l’autorisation à participer aux compétitions. Ces derniers doivent au minimum disposer d’un médecin responsable de l’équipe médicale du club et de un ou plusieurs kinésithérapeutes comme au rugby par exemple. Cette présence médicale étant obligatoire dans cette discipline lors des entraînements avec opposition. Les conventions collectives comprennent des chapitres dont l’objectif principal est de veiller à la protection de la santé et de la sécurité des joueurs.
Un certificat médical établissant l’absence de contre-indication à la pratique du sport en compétition professionnelle conditionne l’homologation par les ligues professionnelles des contrats des joueurs des clubs professionnels. Ce certificat médical est effectué sous la responsabilité du médecin habilité par le club ; il est établi selon un référentiel médical commun élaboré le plus souvent par la commission médicale de la ligue professionnelle (bilan biologique, électrocardiogramme, épreuve d’effort sur cycle ergomètre et échographie cardiaque… ou encore en plus un bilan radiographique du rachis cervical et lombaire et une IRM cervicale pour les rugbymans)
Le suivi longitudinal est également un outil qui a été mis en place afin de suivre régulièrement au-delà des certificat annuel d’aptitude au sport la santé des joueurs lesquels sont soumis à des entraînements répétés qui peuvent entraîner des modifications biologiques avec plusieurs examens annuels.
Des temps de récupération incompressibles entre les compétitions afin de laisser le corps des sportifs se reposer sont respectés. Ce temps de récupération s’applique aux matches des compétitions organisées par les ligues professionnelles et aux différentes rencontres auxquelles peuvent participer les joueurs concernés. Chaque joueur sous contrat doit également respecter une période d’arrêt pendant laquelle il ne peut participer à aucun match officiel entre son dernier match officiel d’une saison et le premier match officiel de la saison suivante.
Des enquêtes épidémiologiques sur les blessures des joueurs ont été mis en place dans la plupart des disciplines permettant de générer les attitudes à risque, les blessures récurrentes et leur fréquence dans un souci de prévention des accidents liés à la pratique du sport professionnel. La constitution progressive d’une base de données permet de restituer des informations précises selon les types de blessures et leur périodicité.
La prévention des arrêts cardiaques amène désormais chaque club professionnel à devoir disposer au minimum d’un défibrillateur lors des matches et souvent lors des entraînements quand cela n’est pas imposé. Les terrains et centre de formation sont équipé de défribrilateur et formé les personnel à leur utilisation. Ces défibrillateurs peuvent permettre de sauver 20 à 25% des personnes victimes de malaises cardiaques. Cette politique est une manière d’inciter les clubs à maintenir leur vigilance en matière de sécurité des joueurs. Dans le football afin d’apporter les premiers soins lors d’accidents cardio-respiratoires une campagne de formation dédiée aux «gestes qui sauvent a été lancée afin de former au minimum 40.000 joueurs, éducateurs, dirigeants et arbitre dans plus de 10.000 clubs.
L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), autorité publique indépendante dotée de la personnalité morale, a été créée dans son principe par la loi du 5 avril 2006 relative à la lutte contre le dopage et à la protection de la santé des sportifs. L’AFLD exerce ses responsabilités dans six domaines complémentaires : l’organisation des contrôles antidopage ; les analyses des prélèvements ; le suivi des procédures disciplinaires incombant, selon le cas, aux fédérations ou directement à l’Agence, ainsi que, en corollaire, la délivrance des autorisations à usage thérapeutiques (AUT) ; les actions de recherche ; les actions de prévention ; enfin la présence internationale et la fonction de conseil des fédérations et du Gouvernement dans la lutte contre le dopage.
Les ligues professionnelles, leurs responsables des questions médicales et de l’organisation des compétitions sont donc des partenaires naturels de l’AFLD dans l’accomplissement de ses missions. Elles sont soucieuses que la politique de lutte contre le dopage s’accomplisse pleinement en harmonie avec les contingences liées au sport professionnel.
L’AFLD a diligenté 10 130 contrôles humains au cours de l’année 2009, dont 1818 pour le compte de fédérations internationales ou d’autres organismes internationaux en qualité de prestataire de service. Sur les 8.312 contrôles réalisés à l’initiative de l’AFLD et des directions régionales, 247 ont donné lieux à des constats d’infraction (résultats anormaux, constat de carence, opposition au contrôle, infraction à la localisation…) soit 2,97% des contrôles. Ces constats d’infraction ne sont pas pour autant des cas de dopage avéré, ils sont subordonnés à la présentation d’autorisation thérapeutiques et de l’ouverture d’une procédure disciplinaire.
L’AFLD a contrôlé l’ensemble des sports collectifs : le football, le basket, le hand, le rugby et le volley et a réalisé plusieurs opérations spéciales 20ème journée de la Ligue 1 (30 contrôles) , demi-finale coupe de France, finale de la coupe de la Ligue de football (42 contrôles) , demis finales et la finale du Top 14 (29 contrôles), et pendant la trêve dans le football, le rugby, le hand, le basket et volley (149 contrôles) et championnat de Ligue A de volley masculin et féminin et ligue B (332 contrôles).
Le rapport de l’AFLD des résultats des contrôles de l’année 2009 souligne que les sportifs professionnels ne sont que très marginalement concernés. A l’origine de 8 infractions présumés sur 247 soit 3,2% avec 3 cas de canabonoïde et 2 avec déclaration d’usage et AUT. Ces statistiques étant à comparer aux 239 cas concernant des sportifs amateurs.